Les propriétaires britanniques de résidences secondaires en France qui ont acquis une carte de séjour post-Brexit sont mis en garde contre de potentiels problèmes fiscaux.
La carte de séjour post-Brexit était destinée aux Britanniques vivant déjà en France avant la fin de l’année 2020 comme un moyen relativement facile de régulariser leur statut. Cependant, dans le cas de certains propriétaires de résidences secondaires, cela pourrait entraîner des problèmes avec le fisc français.
Qui est concerné ?
Il s’agit principalement des propriétaires de résidences secondaires, mais aussi de toute personne qui passe une partie importante de son temps en France sans y vivre.
Les Britanniques qui ne résident pas à plein temps en France mais qui s’y rendent régulièrement doivent désormais soit obtenir un visa, soit limiter leurs visites à 90 jours sur 180.
La carte de séjour post-Brexit est destinée aux personnes qui ont la France comme adresse à plein temps. Cependant, il semble que certains propriétaires de résidences secondaires – peut-être après avoir reçu des conseils trompeurs ou en raison d’une mauvaise compréhension du système ou même en croyant avoir trouvé une échappatoire – ont acquis une carte de séjour post-Brexit.
Ceux qui vivent à plein temps en France ont parfaitement le droit d’obtenir une carte de séjour – en fait, c’est maintenant une obligation légale d’en avoir une.
Mais la carte post-Brexit, parfois appelée WARP (withdrawal agreement residency permit) ou désignée par les autorités françaises sous le nom de TUE article 50 (en référence à l’article 50 du Traité sur l’Union européenne), est réservée aux personnes qui ont leur résidence à plein temps en France depuis au moins le 31 décembre 2020.
Il n’y a pas de données officielles à ce sujet, mais divers groupes Facebook axés sur le Brexit ont signalé que certains propriétaires de résidences secondaires ont pu obtenir une carte post-Brexit et The Local a également été contacté par des personnes qui l’ont fait ou connaissent quelqu’un qui l’a fait.
Comment cela s’est-il passé ?
Lorsque le moment est venu de régulariser la situation des quelque 200 000 Britanniques vivant en France avant le Brexit, la France a opté pour un système accéléré qui a rendu le processus aussi simple que possible.
De nombreux résidents de longue date ont été surpris par la simplicité de la procédure et le peu de pièces justificatives nécessaires – mais il s’agissait d’un choix délibéré des autorités françaises, destiné à la fois à simplifier la procédure pour leurs propres administrateurs et à garantir que les résidents vulnérables – tels que les retraités à faibles revenus – ne se voient pas refuser à tort le droit de rester dans un pays qui est devenu leur foyer.
Très peu de demandes de résidence ont été rejetées. Celles qui ont été refusées l’ont presque toutes été pour cause de grande criminalité.
Mais si le système a été un grand soulagement pour de nombreuses personnes qui s’inquiétaient désespérément de ne pas pouvoir rester, il a également permis aux personnes qui possédaient des biens en France – et donc des documents tels que des factures de services publics et des comptes bancaires français – de s’inscrire pour obtenir un permis de séjour.
Est-ce un problème ?
Cela pourrait éventuellement devenir un problème. La carte de séjour post-Brexit est une carte de résidence. En la demandant, la personne concernée indique aux autorités françaises qu’elle réside en France, ce qui explique pourquoi elle n’est plus soumise à la règle des 90 jours.
Mais si cette personne est en fait le propriétaire d’une résidence secondaire, elle est en réalité un résident du Royaume-Uni.
Que pourrait-il donc se passer ?
En fin de compte, les Britanniques qui possèdent des résidences secondaires en France et une carte de séjour disent des choses différentes aux différents gouvernements. Ils disent aux Français qu’ils vivent en France et aux Britanniques qu’ils vivent au Royaume-Uni. Cela risque de poser quelques problèmes à l’avenir.
Il ne s’agit pas pour les autorités françaises d’enfoncer les portes et de récupérer la carte de séjour, mais les interactions avec l’administration risquent de devenir problématiques si vous racontez des histoires différentes.
Et le premier problème pourrait être avec le fisc français. plus d’infos ici sur radio-maritima.fr
Impôts
Tous les résidents en France sont légalement tenus de remplir une déclaration fiscale annuelle – même si vous ne gagnez pas d’argent en France.
En acquérant la carte de séjour, vous avez dit à la France que vous viviez ici, donc en ne remplissant pas la déclaration annuelle, vous enfreignez la loi.
Les personnes qui se rendent compte qu’elles ont commis une véritable erreur et se rendent aux autorités fiscales sont généralement traitées avec une certaine indulgence, mais si vous continuez à ne pas faire la déclaration alors que vous vous êtes déclaré résident, vous risquez des amendes et une longue enquête du bureau des impôts.
Lors de la déclaration fiscale, vous déclarez également sur l’honneur que votre adresse principale se trouve en France (les non-résidents qui ont des revenus en France utilisent un formulaire différent). Faire une fausse déclaration est un délit pénal passible d’une peine maximale d’un an de prison et d’une amende de 15 000 €. Cette peine peut aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement si la fausse déclaration est faite à un agent public.
Il est tout à fait légal de remplir des déclarations fiscales en France et au Royaume-Uni – c’est d’ailleurs une obligation pour de nombreuses personnes qui ont une activité économique dans les deux pays – mais n’oubliez pas que fournir de fausses informations dans une déclaration fiscale est un délit pénal en France et au Royaume-Uni.
Il est important de noter que le fait d’être « résident fiscal » d’un pays n’est pas synonyme de résidence à des fins d’immigration.
Autres problèmes
Temps passé hors de France – vous pouvez perdre votre statut de résident si vous passez trop de temps hors de France. Ce n’est généralement pas un problème pour les résidents à plein temps, mais si vous ne vivez pas vraiment ici, le temps passé au Royaume-Uni pourrait vous rendre inéligible. Les différentes cartes ont des limites différentes
Soins de santé – Si, selon les autorités françaises, vous vivez en France, vous devez demander une carte vitale afin de vous inscrire dans le système de santé français. Pour ce faire, vous devez fournir une autre déclaration sous serment attestant que vous vivez en France de manière « stable et régulière » ou que vous travaillez en France.
En résumé, si vous êtes propriétaire d’un bien immobilier en France et que vous souhaitez y passer du temps, il est préférable de respecter la limite de 90 jours, d’obtenir un visa pour des visites plus longues ou de vous installer en France afin d’y résider réellement.
Les personnes préoccupées par leur situation seraient bien avisées de demander des conseils indépendants.
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