Afin de « cultiver son jardin », comme l’aurait dit Voltaire, il est toujours intéressant d’en savoir plus au sujet des instruments de musique moins célèbres, qui peuvent nous en apprendre davantage sur les pratiques d’antan. À ce sujet, avez-vous déjà entendu parler de la citole ? Également appelée maurache ou guitare sarrasine, celle-ci a surtout été utilisée jusqu’au XIVe siècle, avant l’apparition du cistre et plus récemment de la guitare portugaise.
La citole, qu’est-ce que c’est ?
On associait volontiers la citole aux violons médiévaux tels que la viole ou la vielle, assez connus. Il s’agit d’un instrument très ancien, généralement montée de cinq cordes, son manche est court et muni de frettes en os ou en boyau. Il est essentiellement sollicité entre le XIIIe et le XIVe siècle. On tient à l’époque cet objet comme une guitare, et on pince le manche pour réaliser différentes notes.
Peu de personnes connaissent la citole. Bien qu’elle soit issue de la culture du Moyen-Orient et qu’elle ait été introduite par la suite dans les pays de la Péninsule Ibérique, la citole a également été considérée comme un instrument avant-gardiste outre-Manche, en Angleterre.
Aujourd’hui, on connaît la citole parce qu’elle est évoquée dans des textes de l’époque. Par exemple, certains poèmes provençaux faisaient écho à cet instrument, sans compter qu’on en parle plus largement dans toutes sortes d’œuvres de l’art médiéval, créées entre 1200 et 1300 (manuscrits, mais aussi sculptures).
Un instrument qualifié d’ambigu : pourquoi ?
À l’époque où elle est utilisée, la citole est souvent vue comme un instrument étrange. Bien que celle-ci soit bien connue des grands érudits, sa forme originale et ses quatre cordes posent beaucoup de questions. Les peintures et les sculptures réalisées sur ce sujet montrent de quelle manière on voyait la citole à ce moment, ce qui est très intéressant pour comprendre pourquoi elle était usitée, mais aussi pourquoi elle a finalement disparu de la circulation.
L’ancêtre du cistre, un autre instrument étonnant
Si vous prenez des cours de guitare et que vous vous intéressez à tous les instruments à cordes, vous allez sûrement apprécier ces découvertes au sujet de la citole… Et vous vous délecterez des informations sur le cistre, son digne successeur.
Contrairement à la citole, le cistre est un instrument que l’on peut encore trouver aujourd’hui facilement en Europe. Il a été introduit autour des années 1400, juste après la disparition de la citole.
Il s’agit d’un instrument avec une caisse arrondie et un fond plat. Sur le manche, on trouve 15 à 20 barrettes incrustées pour différencier les demi-tons. Sous le manche, on ajoute une petite gorge, spécialement construite pour faciliter les mouvements de glissement doux. Les cordes d’un cistre sont traditionnellement en acier ou en laiton. Depuis qu’il a été réintroduit, on lui a ajouté trois cordes graves.
Pourquoi a-t-on créé des cistres modernes, et pas des citoles ?
Les citoles étaient si mal connues que même les écrits n’en parlaient pas toujours de manière claire : il était difficile pour les personnes vivant après cette époque de comprendre à quoi correspondait la citole (on y parvient aujourd’hui, mais quelques zones d’ombres subsistent). C’est la raison pour laquelle on ne trouve à l’heure actuelle que très peu de citoles : un exemplaire est exposé au British Museum.
Le cistre, quant à lui, a été développé dans les années 1970 pour s’adapter aux besoins de notre époque. Certains luthiers, comme Stefan Sobell, ont élaboré de nouveaux modèles de cistres, qu’on pouvait principalement utiliser dans la musique celtique. Gerald Trimble, avec son disque First Flight en 1983, a rendu le cistre plus populaire, tout comme Joseph Sobol avec l’album Citternalia. Il faut savoir que celui-ci fait parallèlement partie intégrante de la musique folklorique suisse, autrichienne et allemande.
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